Démineurs

A Bagdad, durant la guerre, le lieutenant William James entre dans une unité de déminage de l'US army après la mort d'un des démineurs. Entre horreurs de la guerre, tension du déminage et stress dans l'unité, le mois passé dans le secteur va resté gravé dans les mémoires ...

Voilà un pitch assez simple. Et de la part de Kathryn Bigelow (Réalisatrice habituée aux films d'action, ayant signé Point Break et Blue Steel), on pouvvait s'attendre à un film explosif, certes, mais pas bien méchant ... mais le seul fait que Bigelow aie fait la nique à Avatar (Que, vous l'aurez compris, je conchie assez régulièrement) m'a donné envie de m'interesser de plus près à sa carrière. Or, ô chance, Démineurs est ressorti dans mon ciné habituel! En VO! J'y cours donc ... j'en ressors, après 2 heures et ... waow ... une claque!

Dès la séquence d'ouverture (Qui reste gravée dans les mémoires de tous ceux qui ont vu le film), on est frappé par la mise en scène hyper réaliste et coup de poing de Kathryn Bigelow, mais aussi par sa stylisation des explosions. Si l'action en elle-même est filmée avec un réalisme quasi-dogmatique, le moment fatidique est filmé auralenti, les gravats sont filmés avec un détail fascinant ... oui, Démineurs est une réussite artistique. La stylisation de la violence scotche les yeux du spectateur.

Une histoire de déminage comporte forcément sa dose de frissons. Dans Démineurs, le suspense est toujours présent. Du début à la fin, on est pris dans la tension qui précède le twist final (La bombe explose ou on réussit à la désamorcer). Le spectateur est toujours calé sur son siège, à attendre ... l'un des grandes forces du film est qu'il prend aux tripes et qu'il est d'une intensité incroyable ...

Démineurs expose également un paradoxe entre la poussée d'adrénaline qu'entraîne la guerre ("La guerre est une drogue" est dit en exergue du film) et les horreurs qu'elle provoque (Une scène après l'explosion d'une citerne, où l'on voit toute la panique et l'effondrement des personnes). Ce film ne prend pas parti (Ce n'est ni un film patriotique pour la guerre, ni une critique cinglante (qui peut tourner à la niaiserie) de ladite guerre) et expose le paradoxe de la guerre. Finalement, au délà du film d'action, Démineurs peut également s'avérer intelligent et peut à la fois faire réfléchir le spectateur par le problème de fond qu'il expose et le divertir par ses scènes fascinantes et prenantes.

Une véritable réussite de la part de Kathryn Bigelow, qui réussit là un film efficace, puissant et profond sur la guerre (Pas forcément en Irak) et finalement, sur l'attrait du danger que peut avoir l'homme. Un monument!

Dans ta gueule, Avatar!

Démineurs (The Hurt Locker) : 18/20
De Kathryn Bigelow
Avec : Jeremy Renner, Anthony Mackie, Brian Geraghty
2009
Public averti

Comments

[dasola]

Rebonjour, j'ai vu, moyennement aimé, je ne reverrai plus. J'ai préféré Strange Days de la même réalisatrice et comme film de guerre en Irak ou ailleurs : Jarhead de S. Mendès. Bonne fin d'après-midi.

[borat8]

Largement meilleur que celui là surtout!

[tinalakiller]

ah Green Zone est excellent !

[borat8]

Bah qu'est ce que tu veux! Sans compter que le récent Green Zone est largement meilleur.

[tinalakiller]

pour ma part j'ai détesté ce Démineurs que j'ai trouvé particulièrement chiant, répétitif, rien de très neuf... je comprends franchement pas son oscar (et en particulier "oscar du meilleur scénario"...)