L'âge D'Or
Après leur bombe andaloue, Bunuel et Dali signent le scénario de L'Âge d'Or, que Bunuel réalisera. Un film d'une rare provocation, qui fera un scandale peu commun (Interdit jusqu'en 1981) et que Dali reniera, tandis qu'il dira être responsable de l'intégralité d'Un Chien Andalou, plus populaire ... sacré Salvador.
Il y a trois films conducteurs dans le film qui se brisent chacun à leur tour. D'abord des sortes de militaires exténués attendeant l'arrivée de mayorcains ... puis une histoire d'amour fou entre un homme et une femme qui se voit réprimé par la société puis une reconstitution christique des 120 journées de Sodome de Sade ...
Le film est plus long et plus ambitieux que son prédécesseur. Il cherche à aller plus loin dans le surréalisme et la provocation, ce qui est manifestement réussi. Après, le film de part sa longueur extendue, peut paraître finalement moins "dans ta face, p'tit con" que Un Chien Andalou, mais il garde tout de même, même 80 ans après, toute sa force de subversion. Le film est provocateur, dérangeant et halluciné. Et hallucinant.
Autre changement, le film est parlant et pour son âge, le son n'est pas dégueu, en particulier dans les dialogues. Et puis, les dialogues ne sont pas les plus importants, la plupart des plans étant muets, avec pour fond sonore de la musique classique (On reconnaîtra d'ailleurs au moment où un orchestre joue, la même partition (Le Tristan et Yseult, de Wagner) que l'on entend dans l'accompagnement sonore d'Un Chien Andalou.
Pour ma part, je préfère Un Chien Andalou à L'Âge D'Or pour son expéditivité et son rythme plus entraînant, mais L'Age d'Or reste tout de même un grand film de Bunuel, surréaliste et passionnant, délirant et fascinant ... dans le pur style Bunuelien.
L'Age D'Or : 17.5/20
De Luis Bunuel
Avec : Gaston Modot, Lya Lys ...
1930
Public Averti