La Grève

Dans la Russie Tsariste, une usine. Le patron est souriant, les affaires semblent marcher, mais les ouvriers grondent et la rumeur d'une grève se fait sentir. L'administration espionne les ouvriers par le biais d'indicateurs afin de savoir ce qui se trame du côté des classes laborieuses. Mais après le suicide d'un ouvrier, abusivement accusé de vol, les ouvriers n'y tiennent plus : c'est la grève.

Premier film du réalisateur soviétique de renom Sergueï M. Eisenstein, la Grève est un film produit principalement par le Proletkult, un théâtre en lien avec le régime soviétique. Tous les acteurs font partie de la troupe. Au départ, ce film devait être un volet d'une série de film ayant pour thème : "Vers la dictature du prolétariat". Ce film seulement sera réalisé.

Ce premier film montre déjà tout le talent stylistique d'Eisenstein. La structure des plans et surtout la théorie du "montage des attractions" révèlent le talent indiscutable du cinéaste. La scène finale, qui restera dans les mémoires, illustre parfaitement la théorie du montage d'Eisenstein. Alors que la grève se fait violemment réprimer par les forces de l'ordre, un bovin se fait abattre. La scène est extrêmement violente voire choquante. C'est cette force qui sera le fer de lance du réalisateur du Cuirassé Potemkine, d'Octobre ou d'Alexandre Nevski. Il montre le système répressif de la Russie tsariste et on se dit qu'il y a bien quelque chose de pourri dans ce régime et que la révolution est en marche.

Bien évidemment, l'influence du régime communiste de l'époque est bien là (Lénine est cité au début du film) ; et il faut bien évidemment faire un effort de contextualisation pour apprécier le film, mais La Grève est le début d'une filmographie révolutionnaire par sa forme plus que par son fond. Et il préfigure le chef d'oeuvre intemporel qui suivra : Le Cuirassé Potemkine ...

La Grève (Стачка) : 19/20
De Sergueï Mikhailovitch Eisenstein
Avec la troupe du Proletkult
1924
Tous publics

Comments

[kingstalker]

Communiste notoire, je reste malgré tout encore assez dubitatif sur l'oeuvre d'Eisenstien qui reste pour moi accrochée aux sphères dictaturiales staliniennes. Néanmoins ce film ,ainsi que le cuirassé et octobre, reste un chef d'oeuvre du cinéma, Eisenstien reste fidèle à lui même et signe une novuelle fois un film épique, bien que vraiment trop trop trop propagandiste à mon goût.

[Louis]

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