Irréversible

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2002

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02/5,91 : elbisreverrI

 
Violent, grave, mais à tenter au moins une fois dans sa vie de cinéphile, car d'une puissance et d'une profondeur incroyable.

Ambitieux, Noé tourne ce film en 13 séquences souvent en un seul plan. Dans la première moitié, la caméra est libre, elle tourne, tangue, jusqu'à rendre le spectateur malade. La lumière, les décors et l'ambiance sont malsains. La mise en scène est déroutante, elle agresse, violente ... la scène dans le club homo classieusement appelé le Rectum montre à quel point Noé cherche à dérouter, à surprendre et à mettre le spectateur dans l'ambiance des bas-fonds qu'il décrit. Le trio d'acteur Cassel-Belluci-Dupontel, qui ont dû improviser une bonne partie des dialogues, montrent un talent monstrueux, jouant la violence, la gravité avec une grande humanité.

C'est un film rude, malsain, mais important. Car il nous fait réagir, nous spectateurs. Noé est un réalisateur qui ne laisse personne indifférent. On est soit dans le dégoût d'un réalisateur qui provoque pour provoquer ; soit dans l'admiration d'un témoin de la nature humaine qui pousse le cinéma réaliste dans ses derniers retranchements. Son scandale à Cannes montre l'esprit "cul-tendu" des soi-disant spécialistes du septième art et un besoin de films qui ouvrent les yeux sur une vérité de la condition humaine et qui sort de ses gonds les critères du cinéma.

Irréversible est bien plus que juste subversif. C'est un film sur l'enchaînement des évènements, la fatalité et la réaction humaine face à la barbarie. "Le temps détruit tout" lit-on à la fin. Au delà de la violence graphique, Irréversible est sans doute un des films les plus humains qui soient Si, si. Noé (Comme sans Seul Contre tous) dissèque le comportement humain avec un sur-réalisme (Au delà du réalisme criard de SCT) et une cruauté (le "fameux" plan fixe de 9 minutes montrant le viol d'Alex par un dénommé Le Ténia) incroyable. En explorant les confins du comportement humain, Noé touche du doigt une fatalité et un rapport à la violence déprimant, peut-être, mais tellement vrai ...

Second film de Gaspar Noé, Irréversible a causé un des plus grands scandales de l'histoire du cinéma français, à cause de sa violence extrême et de sa mise en scène déroutante (La caméra est portée à la main et ne lésine pas sur le filmage à l'envers). Mais il faut savoir que ce film est à l'envers (Comme le Memento de Nolan) et que, par conséquent, le drame à lieu avant ce qui le précède. Chronologiquement, ça commence bien (Une amitié complice entre le trio et un amour fusionnel entre Marcus et Alex) pour mal (très mal) finir ; mais comme le film se déroule à l'envers, les scènes violentes arrivent en plein dans la gueule et on prend ça pour de la violence gratuite à première vue, et les scènes apaisées gagnent une puissance tragique et touchante. Quand on sait ce qui va leur arriver juste après, on se sent désemparé, attéré par les évènements qui ont suivi.

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Comments

[kingstalker]

Gaspar Noé reste pour moi une expérience à vivre au ciné, j'ai eu la chance de voir enter the void au ciné, je dois bien vous avouer que ce fut une claque monumentale, la dernirèe fois que je l'ai vu c'était av ec ma chérie sur son PC et bien que l'expérience reste éblouissante elle n'en reste aps moins incomplète.

Irreversible, carne, seul contre tous font aussi partie de ces films qui se doivent d'être vus au cinéma. Irréversible, c'est l'expérience trash grisante par excellence. Un autre de mes films cultes (tu as bien fait de préciser que le cocnept de l'histoire inversé vient de Nolan et de son memento)

[borat8]

Au moins ça a le mérite de reprendre le principe du film. Ce qui est original.

[eelsoliver]

bien vu la critique mais faudrait préciser avant qu'elle est à l'envers: c'est un peu déconcertant à lire mais néanmoins très intéressant

[koamae]

J'en ai vu des extraits, et j'aimerais bien le voir. J'ai vu notemment le "générique de début" et le "générique-temps-détruit-tout-de fin", ça a l'air bien appétissant tout ça!

[borat8]

Sacré Shauni! Tu fais la critique à l'envers comme semble l'être le film. Assez amusant à lire.