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Le Blog de Shauni81
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23 août 2010

Avida

avida

Deux drogués à la kétamine, une femme obèse suicidaire, un sourd-muet, un garde du corps qui enchaîne les armes sans toucher son but avant de fondre en larmes, un homme à la tête de scotch, un picador qui rend hommage à Roland Topor avant de faire une corrida avec un rhinocéros, un gang d'armoires, une langouste qui cache bien des choses, un tableau Dalinien ...

Second film du Tandem grolandais, Avida est également leur plus étrange, leur plus abstrait, leur plus surréaliste ... en gros, leur plus barré. SI le synopsis que j'en ai fait est si abstrait, c'est qu'il est à l'image du film. Sérieusement, que penser d'un film pareil? Sans déconner?

Oui, Avida est un film auquel, au premier abord, on pourrait se dire : "Mais bordel à queue, ils cherchent quoi, là? C'est pas cohérent, les situations n'ont aucun sens ... qu'est-ce que ... quoi?". Bienvenue dans le monde du surréalisme. Bienvenue dans un monde qui a baigné dans les jeux de lettres magnifiquement incohérentes et poétiquement incorrectes de Breton et Péret, des huiles hallucinantes et hallucinées et allumées d'Avida Dollars (Oh le joli anagramme! De qui parles-je?) ou encore des pellicules affolantes d'anarchie folle de Bunuel. Après avoir rendu hommage à Kaurismaki, Delépine et Kervern mettent un piédestal à Dali. Le Dali.

Alors, oui, on peut trouver ça prétentieux ou totalement délirant (ou les deux) mais il n'empêche qu'Avida regorge tellement d'absurdité que ça rend le film hilarant. Le WTF est maître et c'est tant mieux. En rendant hommage au surréalisme (En guest, ni plus ni moins que Fernando Arrabal, poète cinéaste (Décidément, Cocteau et Pasolini ne sont pas les seuls à mélanger ces deux métiers merveilleux) et dramaturge qui a signé Fando et Lis adapté au cinéma par Jodorowsky (Encore un inspiré surréaliste! (Et les mises en abyme c'est merveilleux!(Youpi!)))), bref, en rendant hommage au surréalisme, les deux grolandais pondent un film étonnant, détonnant et tonnant d'envie d'aller le plus loin possible dans la pensée imaginative. Et, sans dec', c'est trop trop bien.

Bon, il rebutera sans doute mais Avida fait partie de ses films que, même s'ils ne vous ont pas plu, vous ne regretterez pas d'avoir vu, car l'expérience filmique est tout de même si originale et peu commune que malgré tout, vous pourrez vous dire : ben au moins, je l'ai vu et même si je n'aime pas, c'était quand même bien de le voir, ce qui est totalement paradoxal mais normal et cette phrase est super longue.

La liste de guests et hallucinante : Arrabal donc, mais aussi Claude Chabrol, Bouli Lanners, Albert Dupontel, Christophe Salengro, Jean Claude Carrière, Sanseverino, le dessinateur de BD censuré Phillipe Vuillemin et la chanteuse malienne Rokia Traoré. Le quatuor d'acteurs plus ou moins principaux (Delepine, Kervern, Eric Martin et Velvet) jouent avec les incohérences. Kervern notamment, dans son rôle de sourd-muet placide, est attachant et merveilleux. L'opulente et fellinienne Velvet est assez étonnante également (A se demander un peu ce qu'elle fait ici ...).

Bref, Avida videra vos avides désirs de délire virevoltants vers la vision vite drôle et vivifiante de cette verveuse pellicule de vie. Vive Avida! Avida vivra! Avida vivra vraiment vite (1h30) mais vivra!

Et les allitérations, ça va deux minutes ...

Avida : 17/20

De Benoît Delépine et Gustave Kervern

Avec : les deux mêmes, Velvet, Eric Martin ...

2006

Public averti (Tu m'étonnes!)

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Commentaires
E
pas vu non plus celui là... maisça m'intéresse... A noter que tu mentionnes Jodo ds ton article: j'espère qu'un jour, tu pourras voir santa sangre, pour ne citer que celui là...
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