Hanatarash - 2
"HEYCHIOUUUU!!!" - Eye à quasiment chaque début de morceau.
Un peu d'histoire. Durant un concert du groupe d'indus allemand Einstürzende Neubauten à Osaka (Au Japon, bande d'incultes), en 1984, deux grands esprits nippons vont se rencontrer. De l'un, vous avez Yamatsuka Eye, qui sera bientôt membre du groupe de noise-punk-puis-psyché-bizarre Boredoms et sera hurleur attittré de John Zorn sur les albums de Naked City (ambiance!). De l'autre, Mitsuru Tabata, futur Boredom mais aussi et surtout futur guitariste du groupe de sludge metal culte Zeni Geva, qui influencera toute la scène japanoise (Melt-Banana, Boris, etc ...).
ça inspire confiance, n'est-ce pas?
Bref, ces deux énergumènes décident de créer un groupe de pétage de cable. Son nom sera Hanatarashi (Morveux, en Japonais) et après un album (Nommé Hanatarashi) ils réduisent leur nom à Hanatarash. Et sortent un deuxième LP. Qui aurrait pu aussi bien être un EP.
On a une petite demi-heure de joyeusetés. Les morceaux ont un temps irrégulier (on va de 8 secondes à 7 minutes ...) et sont une farandole de gros bidouillages analogiques, de martelages industriels et de gueulantes hystériques (Pire que ce que Eye fait avec Naked City). Un festival bruitiste et ultra-violent, pour le plus pur plaisir de vos oreilles. A noter un enchaînement de 6 morceaux de 10 secondes (Boat People Hate Fuck, We can Kill, Bad sound for Bad Ear, Apartheidfunclub, We are Meat et California Sleep) qui constistent en Tabata violant sa gratte et Eye tapant violemment sur sa batterie en hurlant les titres sus-cités ... grand moment de l'album.
Il faut savoir qu'Hanatarash en live, c'était dangereux (Vous vous rappellez de la vidéo que j'ai posté au nouvel an ...), Eye a déjà manqué de se couper la jampe avec une scie circulaire pendant qu'il décapitait un chat mort, voire de détruire la scène avec une pelleteuse ou de jeter des cocktails molotovs ... (Non, je ne déconne pas, tout est vrai ...). Bref, ces morveaux en ont gros sur la patate. Finalement, ce disque (et toute l'oeuvre d'Hanatarash jusqu'à Aids-a Delic (Qui tient plus de l'ambient ...)) est synonyme d'hystérie, c'est à la fois un exutoire pour les gros tarés dans mon genre, mais aussi un oeuvre d'art hallucinée et un disque essentiel de ce qu'on appelle le Harsh Noise.
Puis dans le pire des cas, on peut toujours trouver ça drôle ...